In:
Revue d’histoire moderne & contemporaine, CAIRN, Vol. n° 59-4, No. 4 ( 2013-2-1), p. 97-124
Abstract:
Jusqu’en 1914, la propagande de l’Action française, mouvement nationaliste puis monarchiste né de l’affaire Dreyfus, était principalement dirigée contre l’« ennemi intérieur » juif. Durant la Grande Guerre, le quotidien L’Action française , dirigé par Léon Daudet et Charles Maurras, joue, non sans accrocs, le jeu de l’« Union sacrée » et étend son influence sur une large partie de l’opinion de droite et d’extrême droite. Le « juif bien né », qui a mérité en versant son sang pour la patrie, fait son apparition dans la doctrine du « nationalisme intégral », et l’antisémitisme est reconsidéré à l’aune de la révolution bolchevique, œuvre supposée des Juifs : face au « péril », il faut pouvoir compter sur le loyalisme des « israélites français » les plus assimilés... Si la modération de l’expression antisémite est manifeste jusqu’au début des années 1930, est-ce à dire que les conceptions antijuives de Maurras et de ses compagnons ont changé de nature ? En vérité, si le contexte ne se prête pas à la réactivation de campagnes spécifiques, l’antisémitisme garde une importance symbolique centrale, comme l’atteste l’affaire Schrameck en 1925. À partir de 1936, L’AF renoue avec le ton de l’avant-guerre, en menant une propagande extrêmement violente contre Léon Blum et la « guerre juive ». Sous l’Occupation, le journal soutient la politique antisémite du régime de Vichy, largement inspirée de la doctrine d’AF. Ce soutien, radical et jamais satisfait, va à l’encontre de la légende d’un antisémitisme maurrassien « raisonnable et modéré ».
Type of Medium:
Online Resource
ISSN:
0048-8003
DOI:
10.3917/rhmc.594.0097
Language:
French
Publisher:
CAIRN
Publication Date:
2013
detail.hit.zdb_id:
2243836-1
detail.hit.zdb_id:
209818-0
SSG:
8
SSG:
3,6
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