In:
Bulletin de la Société préhistorique française, PERSEE Program, Vol. 110, No. 4 ( 2013), p. 645-656
Kurzfassung:
Les couches paléolithiques de la grotte d’Isturitz ont livré 119 vestiges humains, découverts lors des fouilles conduites par E. Passemard et R. et S. de Saint-Périer entre 1912 et 1959. Très fragmentés et provenant à 90 % de la tête osseuse, ces vestiges portent dans la grande majorité des cas des modifications anthropiques indiquant un même traitement du cadavre, en tout cas de la tête (décharnement, désarticulation, fracturation intentionnelle, parfois façonnage et / ou gravure des os). Ces restes humains présentent donc un intérêt majeur pour la connaissance des comportements mortuaires paléolithiques. Leur attribution culturelle est cependant problématique. Car même si 55 % des pièces proviennent des couches du Magdalénien moyen (II, E, Ew, SI), une partie des pièces ont également été découvertes dans les autres couches du Paléolithique supérieur : Aurignacien (4 %), Gravettien (29 %), Solutréen (2 %), Magdalénien supérieur et Azilien ancien (8 %). Cette récurrence indique, soit la persistance d’un même comportement pendant toute la période, soit l’existence de mélanges stratigraphiques. Plusieurs indices nous font privilégier la seconde hypothèse : l’ancienneté des fouilles, la complexité de la stratigraphie et la difficulté à distinguer les différents niveaux, problèmes visibles à la lecture des publications d’E. Passemard et R. et S. de Saint-Périer, l’existence de raccords entre fragments provenant de couches différentes, et la mise en évidence de mélanges dans d’autres catégories de vestiges (industrie osseuse et art mobilier notamment). Dans le but de tester cette idée, des datations 14C par SMA ont été effectuées sur un fragment de pariétal et un fragment de frontal humains de la couche II (Magdalénien moyen) et un fragment de pariétal humain de la couche III (Gravettien) ; les vestiges proviennent d’individus adultes et sont issus de trois individus différents. Les résultats indiquent qu’un des vestiges de la couche II et le vestige de la couche III se situent dans un intervalle correspondant au Magdalénien moyen : respectivement 14750 ± 50 BP, soit 18461-17652 cal. BP à 2 sigmas (GrA-45328), et 14640 ± 50 BP, soit 18043-17540 cal. BP à 2 sigmas (GrA-45332). Ceci confirme l’hypothèse de la contamination de la couche III par la couche II. Le second vestige de la couche II est associé à un intervalle contemporain du Magdalénien supérieur : 13035 ± 45 BP, soit 16351-15174 cal. BP à 2 sigmas (GrA-45329). Ce résultat suggère un comportement pérenne par-delà la transition du Magdalénien moyen au Magdalénien supérieur, alors que les autres vestiges archéologiques indiquent que cette transition se caractérise par des changements importants : modification de la panoplie d’armature osseuses, du spectre des espèces chassées, des modalités d’approvisionnement en silex, des modalités de débitage lamellaire, de la fréquence et du type d’éléments de parure et de pièces d’art mobilier. Bien que d’autres datations soient nécessaires pour poursuivre la discussion, ces nouvelles dates confirment l’appartenance de la majorité des vestiges humains issus des fouilles anciennes au Magdalénien.
Materialart:
Online-Ressource
ISSN:
0249-7638
DOI:
10.3406/bspf.2013.14318
Sprache:
Französisch
Verlag:
PERSEE Program
Publikationsdatum:
2013
ZDB Id:
2506497-6
SSG:
6,12
SSG:
6,11
Permalink