In:
Revue d'Écologie (La Terre et La Vie), PERSEE Program, Vol. 56, No. 3 ( 2001), p. 221-230
Abstract:
L’hypothèse que la cour des mâles induit une modification des activités des femelles en raison du système reproducteur de type promiscuité a été testée chez le Mouflon (Ovis gmelini musimon x Ovis sp.). On s’attendait à ce qu’en présence des mâles, les femelles soient plus fréquemment impliquées dans des interactions sociales et consacrent moins de temps à l’ alimentation, plus de temps au «debout/observe» et au déplacement, changent plus souvent et diversifient davantage leurs actes. Nous avons donc comparé l’activité des femelles dans des groupes mixtes, reproducteurs (une femelle en oestrus avec au moins un mâle 〉 1,5 ans) et dans des groupes de femelles, au cours du pré-rut (16-31/oct.), du rut (01-30/nov.) et du post-rut (01-15/déc.). Du pré-rut au post-rut, tant dans les groupes mixtes que de femelles, le temps consacré à l’alimentation s’accroît au détriment du «debout/observe», alors qu’aucune variation significative n’est détectée dans la part allouée au déplacement. Durant cette même période, la fréquence de transition des actes et la diversité comportementale diminue dans les groupes de femelles. Ces résultats peuvent s’expliquer par une diminution de l’appétit des femelles pendant la période des oestrus mais aussi par des facteurs écologiques (amélioration de la qualité et abondance des ressources alimentaires). Des différences entre groupes mixtes et de femelles n’ont été détectées que durant le plein rut. Les femelles passent moins de temps à se nourrir et plus de temps à observer dans les groupes mixtes. Bien que statistiquement significative, la relation entre fréquence de cour et pourcentage de temps consacré à T alimentation et au «debout/observe» est faible. La relation disparaît si les données relatives aux groupes reproducteurs sont omises. L’impact de la présence des mâles sur l’activité des femelles semble donc minime, ce qui peut être relié aux faibles taux d’interactions impliquant les femelles, ou à la faible réactivité comportementale des femelles. Les groupes reproducteurs n’ont été observés que durant le pré-et le plein rut. En raison du petit échantillon (N = 8), les 2 périodes ont été rassemblées pour permettre une comparaison entre types de groupes. Dans les groupes reproducteurs, les femelles en oestrus broutent nettement moins, se déplacent plus, changent plus d’activité et sont plus souvent impliquées dans des interactions sociales que les brebis dans les groupes mixtes ou de femelles. Les résultats suggèrent que le comportement des femelles n’est sensiblement modifié que dans les groupes reproducteurs, pendant l’œstrus. Ce dernier ne durant que de 1 à 3 jours, les coûts énergétiques du rut sont vraisemblablement faibles pour les femelles.
Type of Medium:
Online Resource
ISSN:
0249-7395
DOI:
10.3406/revec.2001.2361
Language:
French
Publisher:
PERSEE Program
Publication Date:
2001
detail.hit.zdb_id:
2922565-6
SSG:
12
Permalink